Fiducia supplicans ou quand la confiance vacille

Comme l’ont observé nos amis de l’Entente catholique de Bretagne il faut convenir que les humoristes de la curie romaine manient l’ironie avec une remarquable dextérité. Quand un texte s’attaque à la Tradition de l’Église ils l’intitulent Traditionis custodes, gardiens de la tradition, quand un autre document érode la confiance que l’on peut avoir en l’Église romaine et dans le magistère pontifical ils l’intitulent Fiducia, la confiance.

Ainsi donc le 18 décembre 2023 le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a publié, sous la signature du cardinal Victor Manuel Fernandez, une déclaration, Fiducia supplicans, approuvée par le pape François. Ce document prévoit essentiellement que les couples homosexuels ou en situation irrégulière puissent bénéficier, dans certaines circonstances, d’une bénédiction « non ritualisée et spontanée ». Ce texte a déclenché de très nombreuses protestations de cardinaux, d’évêques, de conférences épiscopales. Citons le cardinal Müller, ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi et à ce titre prédécesseur de Mgr Fernandez, qualifiant ce texte de « blasphème », NNSS Peta et Schneider de l’archidiocèse d’Astana au Kazakhstan affirmant, quant à eux, que « le pape François (…) ne marche pas droit selon la vérité de l’Évangile », de nombreuses conférences épiscopales en Afrique (Côte d’Ivoire, Cameroun, Zambie, Kenya, Malawi, etc.) et en Europe de l’Est (Pologne, Hongrie, Ukraine) notifiant qu’elles n’appliqueraient pas ce texte. En France la seule réaction connue à ce jour est celle de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar, Oloron qui, dans un communiqué, a précisé qu’il interdisait les bénédictions de couples mais autorisait les bénédictions personnelles des personnes concernées. Il est rare dans l’histoire de l’Église qu’un texte approuvé par l’autorité suprême suscite une telle opposition. Le seul précédent est sans doute la bronca provoquée par la publication de l’encyclique Humanae Vitae (25 juillet 1968) de Paul VI sur la régulation des naissances. Le pape fut d’ailleurs à ce point traumatisé qu’après avoir publié sept encycliques en quatre années (1964-1968) il n’en publia plus une seule durant les dix années suivantes de son pontificat jusqu’à sa mort en 1978. Le pape François aura-t-il cette sagesse ? Rien n’est moins sûr car il apparaît que les qualités d’habile « politique » que chacun s’accordait à lui reconnaître ont été là totalement prises en défaut. L’ampleur et la vigueur des protestations sont très importantes en particulier dans l’épiscopat africain. Or l’Afrique est le continent qui porte la croissance numérique du nombre de catholiques dans le monde. On peut penser que lors du prochain conclave les papabili qui se recommanderont du pape François ou apparaîtront dans sa filiation intellectuelle et spirituelle partiront avec le handicap d’avoir contre eux les 19 cardinaux africains sur 132 électeurs. Ironie de l’histoire, le pape des « périphéries » risque de voir son héritage mis à mal par les représentants des « périphéries » en question.

Sur le fond, les objections à ce texte sont nombreuses et de nature diverse.

Notons tout d’abord que toute « nouveauté » dans l’Église doit, par nature, être accueillie avec une extrême circonspection. Il s’agit de l’Église du Christ et non celle de Pierre, Paul ou Jacques. La révélation se clôt à la mort du dernier apôtre et on a peine à croire que pendant 2 000 ans l’Église aurait méconnu des pratiques pastorales particulièrement fécondes et porteuses de grâces.

Ensuite, mettre sur le même plan des unions certes irrégulières mais conformes à la nature et des unions contre-nature est une incongruité doctrinale et pastorale.

Bénir des couples et non des personnes sans prétendre pourtant donner aucune légitimité à ces couples, c’est nous prendre pour des zozos. Cela rappelle les subtilités de la réunion d’Assise : ne pas confondre prier ensemble et être ensemble pour prier !

Quelle est la crédibilité d’une institution qui déclarait le 15 mars 2021, il y a un peu moins de trois ans, par la voix du cardinal Ladaria, prédécesseur du cardinal Fernandez : « Il n’est pas licite de donner une bénédiction aux unions de personnes du même sexe »,et qui professe aujourd’hui la position contraire ?

Enfin on peut s’interroger sur la nature du message envoyé aux personnes qui s’efforcent de vivre leurs tendances homosexuelles dans la chasteté ou de rester intégralement fidèles à leur unique conjoint dans le respect des saintes lois du mariage.

Quant aux personnes bénéficiant de cette bénédiction n’est-ce pas une tromperie d’une rare gravité que de ne pas les inciter, par cette bénédiction même, à sortir d’une situation qui objectivement met en péril leur salut éternel ? N’est-ce pas, d’ailleurs, l’acte le plus grave contre la charité que de ne pas rappeler au pécheur qu’il met ainsi, par sa pertinacité dans le péché, son âme en danger de mort éternelle ?

Comme toujours, conformément aux paroles de l’Écriture, il convient de juger l’arbre à ses fruits. Le pape François a fait le choix de négliger, voire mépriser ceux que Joseph Malègue qualifiait de « classes moyennes du salut ». C’est-à-dire les chrétiens médiocres que nous sommes qui s’efforcent, bon an mal an, de respecter les commandements de Dieu et de l’Église, tombent mais se relèvent sans prétendre au statut iconique de pécheurs publics portés par les courants dominants des valeurs du monde. Qui niera d’ailleurs qu’à l’heure du triomphe du polyamour et à celle de l’omnipotence du lobby LGBT ce texte pontifical semble bien en phase avec les valeurs fondatrices de la société moderne ? Les médias partisans de ce que Jean-Paul II appelait la culture de mort s’en sont d’ailleurs réjouis. Dis-moi qui te loue, je te dirai qui tu es ! Après dix années de pontificat il semble d’autre part légitime de s’interroger sur les résultats concrets de cette nouvelle orientation pastorale. Les fruits n’en apparaissent pas évidents.

Enfin nous livrerons au Saint-Père cette réflexion un peu désabusée de l’historien Alain Besançon, ancien membre du Parti Communiste français et revenu au catholicisme, décédé le 8 juillet dernier : « Il a pu paraître beau et même sublime de se proclamer « évêque des autres ». « Evêque des siens » pour être moins sublime et plus humble, est un éloge qui vaut la peine d’être recherché ».

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25 réponses

  1. TD, Vous croyez qu’en découvrant toutes les raisons de désespérer vous modifierez positivement le cours de l’histoire ?

    Avoir conscience de l’implication du mal dans notre histoire est notre croix, et, même si notre discernement est juste, cette croix, Jésus la porte aujourd’hui pour nous et rend notre fardeau léger (à condition que nous nous abandonnions à Lui dans la confiance) …soyons là, au pied de la Croix avec la Vierge Marie, Il fait toutes choses nouvelles, et rend possible l’impossible à nos yeux : la rédemption de l’humanité.

    1. Rebecca vous prêchez une religion moderniste issue de Vatican II : tout le monde est sauvé, toutes les religions sont bonnes et mènent au salut.
      Non il n’y a qu’une vraie religion et les pécheurs qui meurent dans l’impénitence finale sont damnés.
      L’existence de l’enfer est une vérité de foi.
      A Fatima la Sainte Vierge a montré l’enfer aux petits voyants.
      Mais évidemment ce ne sont pas les papes et évêques modernistes qui vont rappeler ces vérités.

  2. Rebecca vous essayez toujours de justifier l’injustifiable.
    Fiducia supplicans est bien une bénédiction du péché quoique vous en dites.
    Le pécheur doit se repentir et se confesser et non faire bénir son péché.
    En encourageant le pécheur à persévérer dans le péché (et particulièrement le péché d’adultère ou contre nature) on conduit ces malheureux pécheurs à la damnation.
    Un tel texte qui conduit les âmes en Enfer est satanique.

    1. (« Che tempo fa ? » chaîne milanaise Nove, interview du pape François) extrait : «  Dans son interview, le pape François a déclaré que, parfois, « les décisions ne sont pas acceptées » et que les gens ne comprennent pas vraiment ce qu’ils critiquent.
      « Le danger, la chose que je n’aime pas, c’est d’arriver à de vilaines conclusions », a-t-il dit en faisant référence aux accusations d’hérésie, au lieu de « parler, d’exprimer des doutes et de poursuivre une discussion fraternelle ».
      C’est ce qui s’est passé avec Fiducia Supplicans et il a insisté, comme il l’a souvent fait, sur le fait que « le Seigneur bénit tout le monde, tout le monde, tout le monde, tous ceux qui viennent ». Tout le monde ».
      « Ensuite,
      les gens doivent voir quel chemin le Seigneur leur propose, mais nous devons les prendre par la main et les aider à parcourir ce chemin, et non les condamner dès le début. C’est l’action pastorale de l’Église », a-t-il déclaré »

      Ensuite … le pape compte sur l’action pastorale de l’Église ! Il compte sur l’action de Dieu à travers les pasteurs ! …à travers la vie donnée des prêtres de l’Église !

      Vous croyez encore qu’une bénédiction ça se mérite ?… Il n’y a rien que l’on donne dans l’Amour sans l’avoir reçu de Dieu. .. Puisqu’Il nous a Tout donné.

      1. Rebecca Encore une fois on ne bénit pas le péché. Maintenant ils veulent bénir l’adultère, les couples irréguliers, le vice contre- nature : l’horreur absolue.
        Nous sommes tous pécheurs mais nous devons nous repentir de nos péchés et nous confesser.
        Bergoglio (qui ne fait que continuer la révolution de Vatican II) est le pape d’amoris laetitiae , profanateur du Saint Sacrement, pape idolâtre adorateur de Pachamama et de Luther, pape d’Abu dhabi , de Fratelli tutti, pape de traditionis custodes, pape qui encourage l’islam et reste silencieux sur le martyre des chrétiens et j’en passe…
        Un tel pape n’a pas la foi catholique.
        Ce pape mène les âmes à la damnation.

  3. Ne tombons pas dans le piège de nous positionner en tant que juges ni même en tant qu’observateurs extérieurs ! Dieu seul juge … mais le fils de l’homme, en tant qu’homme de foi, est chargé d’offrir le pardon avec l’Amour même de Celui qu’il reçoit dans son cœur.
    Le pape François, en laissant cette déclaration sortir, ne s’adresse pas à des pécheurs lambda … il s’adresse à ceux qui ont des responsabilités dans l’Église, aux baptisés, mais surtout aux évêques !
    « Vous êtes bien au service de Jésus ? au service de Jésus en toutes les brebis ? » semble-t-il nous demander ; nous, depuis, nous nous posons 1000 questions sur le sens d’une bénédiction ( et ce n’est pas plus mal car on oublie parfois le véritable sens de ce geste saint que Dieu a mis entre nos mains et dans notre cœur ).

    Est ce que le Pape François nous invite à bénir le péché ? … Non, il nous fait remarquer notre liberté d’enfants de Dieu et presse ceux qui ont décidé de démolir l’Église de le « faire vite » comme Jésus à Judas (Jean 13, 27), il semble même s’adresser aux traîtres « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ! ».(Matthieu 26, 50)

    Gardons confiance en Dieu qui sait et qui agit … qui agit notamment à travers notre cœur.

  4. M Benoit Yzern Je ne sais pas si les papes depuis 1962 veulent donner raison ou tort à untel ou untel.
    La vérité est que les papes depuis Jean XXIII sont les acteurs de la destruction de l’Eglise, ce sont des papes qui prêchent et favorisent l’hérésie.
    Après la liberté religieuse, l’oecuménisme, nouvelle messe, Assise, on maintenant un pape qui bénit l’adultère et les moeurs contre nature.
    Et dire que c’est la congrégation pour la doctrine de la foi qui maintenant prône la bénédiction du péché qui prétendait juger Mgr Lefebvre. Ces gens ont perdu la foi.
    Cette révolution de Vatican II est un puits sans fond qui mène toujours plus à la perdition et à la perte des âmes.
    Ces papes modernistes sont les suppôts de l’Enfer.

  5. Depuis l’année 1962-1963, les papes sont convaincus par ceci : moins ils donnent tort voire plus ils donnent raison aux croyants, chrétiens ou non, qui ont des convictions religieuses divergentes par rapport à la conception catholique de la révélation divine et de la foi chrétienne, et plus ils ont la seule bonne attitude à caractère prétendu pastoral.

    Et depuis l’année 2012-2013, non seulement un pape continue à parler et à agir en s’inspirant de cette ligne de pensée et d’action pastorale, mais en outre il est persuadé par ceci : moins il donne tort voire plus il donne raison aux êtres humains, croyants ou non, qui ont une conduite morale divergente vis-à-vis de la conception catholique de la morale chrétienne et des sacrements de l’Eglise, et plus il a le seul bon comportement d’inspiration soit-disant pastorale…

    Qui ne voit que nous sommes ici en présence d’une pseudo-pastorale, voire d’une anti-pastorale, qui est pleinement en mesure de transformer l’Eglise catholique, en principe missionnaire et sanctifiante, en une Eglise partenaire très souvent accommodante, en direction des confessions chrétiennes non catholiques, des religions non chrétiennes et des êtres humains qui ne respectent pas la loi naturelle et/ou la personne humaine ?

    Comment se fait-il que, depuis à présent un peu plus de soixante ans, autant de prêtres, d’évêques, de cardinaux et même de papes souscrivent globalement à une conception de la pastorale dans laquelle le consensus fraternel occupe la plus grande place possible et la correction fraternelle occupe la plus petite place possible ?

    Enfin, qu’est-ce qui a valu aux catholiques de devoir subir les composantes conciliaires et les conséquences post-conciliaires d’un aussi grand « décervelage », et à qui donc fera-t-on croire qu’il suffira que le successeur de François soit moins dénaturateur de l’Eglise catholique pour que le cours des choses rentre dans l’ordre, dans l’ordre du respect et du souci de la foi théologale, de la loi naturelle et de la vie surnaturelle ?

  6. M Janot vous simplifiez un peu trop les choses en mettant les hérésies de Bergoglio sur le compte de son âge avancé.
    Cet individu n’a pas la foi catholique c’est une évidence et ce n’est pas dû à son âge.
    Paul VI a été élu à 66 ans et cela ne l’a pas empêché d’accomplir la plus grande destruction de la foi catholique de tous les temps. Paul VI a plus détruit l’Eglise que Luther (Luther a été condamné et chassé de l’Eglise).
    Jean-Paul II a été élu à 58 ans et ce fut le pape des droits de l’homme, d’Assise, du baiser du coran, champion de l’inter religieux.
    Ce n’est pas une question d’âge.

    1. D’une part, vous avez raison, ce n’est pas du tout une question d’âge, d’autre part, c’est une question d’adhésion de ces papes à un esprit de système, à un système de pensée et d’action, voire à une quasi idéologie : le consensualisme fraternitaire, ou l’humanisme panchristique, ou l’irénisme utopiste, ou l’inclusivisme périphériste, ou encore l’oecuménisme multi-dimensionnel, en un sens peu importe le nom qu’on lui donne.

      En gros, les éléments constitutifs de toute une nouvelle conception des réflexions et des relations de l’Eglise catholique en direction des confessions chrétiennes non catholiques, des religions non chrétiennes, des aspirations de l’homme de ce temps et de l’orientation du monde de ce temps ont commencé à apparaître au milieu de l’entre deux guerres mondiales, et ont continué à le faire à partir de 1945, et davantage à partir de 1960. Une anthropologie chrétienne personnaliste et une ecclésiologie catholique oecuméniste ont inspiré une transformation des esprits.

      Il y a eu aussi tout un processus intellectuel intra-ecclésial de dévalorisation du « tridentinisme » (anti-protestant, anti-libéral, anti-moderniste) et de revalorisation de la philosophie moderne, notamment allemande, et des religions non chrétiennes, qui a pleinement fait son effet ou joué son rôle.

      La seule solution, souvent dite archaïque, doctrinaire, intégriste, légaliste, nostalgique, passéiste, pélagienne, pharisienne, rétrograde, rigoriste ?

      Ce serait la réhabilitation éclairante, exigeante, et en plénitude de la foi catholique, de la liturgie romaine, de la morale chrétienne et des sacrements de l’Eglise, notamment en tant que parfois contrariantes ou dissonantes ad extra, au sein même de l’Eglise catholique, et ce serait aux antipodes du laxisme et du suivisme qui y sévissent surtout depuis le début des années 1960, et qui découlent notamment mais pas seulement de toute une dynamique anthropologico-civilisationnelle qui, pour le coup, a commencé à apparaître à partir de 1945, depuis l’extérieur de l’Eglise catholique.

  7. Il paraît que la vieillesse est un naufrage, on en a une preuve de plus.
    Je n’ai jamais compris pourquoi les évêques devaient démissionner à 75 ans, sauf l’évêque de Rome qui à 86 ou 87 ans commence à déc….. sérieusement. Il serai plus que temps que ce cirque prenne fin …

  8. Rebecca : le sinistre pape actuel est le pape d’amoris laetitiae qui est une profanation du St Sacrement, c’est le pape idolâtre adorateur de Pachamama et Luther, pape de fratelli tutti et d’Abu Dhabi, pape qui favorise l’islam et maintenant le pape qui bénit les couples contre nature et couples adultères.
    Si un pape qui commet de telles abominations sacrilèges et sataniques (en continuité avec Vatican II et l’esprit d’Assise) ne vous remplit pas d’horreur alors on est en droit de se demander si vous avez la foi catholique.
    Depuis Vatican II les papes modernistes conduisent les âmes en Enfer.

    1. Non TD, le pape François n’est pas tel que vous le voyez.

      Il est celui qui nous rappelle que l’Amour est en tête des commandements de Dieu à son Église :

      « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. » (Matthieu 22, 37-38)

      Il est celui qui suit Jésus et va jusqu’à demander à boire à la femme étrangère :

      « Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
      La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.
      « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » ( Jean 4, 7-10)

      Il est celui qui nous rappelle le 2ème commandement, le commandement nouveau de Jésus :

      « Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jean 13, 34-35)

      Sous le pontificat du pape François la Parole de Dieu s’accomplit en esprit et en vérité :

      « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. » ( hébreux 4, 12)

      « Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.
      Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai. » (Matthieu 13, 14-15)

      La Moisson approche car nous commençons à distinguer le blé de l’ivraie …

      « Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.
      Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ; il sema de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
      Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi.

      Les serviteurs du maître vinrent lui dire : “Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ?”
      Il leur dit : “C’est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui disent : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”
      Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps.

      Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs :
      Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.” » (Matthieu 13, 24-30)

      1. Oui mais Il dit d’abord à la femme adultère : va, mais ne pèche plus ! C’est cela que le Pape actuel ne prêche plus.

        1. Oui Fain, mais n’oublions pas ce qui précède ! :
           » « …dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » … « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. »… « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. »

          C’est bien ces paroles que le Pape s’efforce de nous faire entendre. Elles précèdent le travail effectif des membres de l’Église…des membres du Corps du Christ, des prêtres et des baptisés. Comme il vient de le dire dans un interview : « C’est l’action pastorale de l’Église »

          « Va, et désormais ne pèche plus. »
          Seul à seul avec le pécheur mais au nom de Jésus Christ !… en bénissant nous donnons la possibilité au pécheur de se convertir, de se tourner vers « celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière », en bénissant nous donnons la possibilité au Christ de prendre chair en lui, «  .. le Christ ..s’acquitte pour nous de la fonction sacerdotale.. » . ( st Fulgence de Ruspe, « le Christ toujours vivant intercède pour nous » ) (office des lectures ce jour)

          « Seigneur mon Dieu, ne détruis pas ton peuple, ton héritage, lui que tu as racheté …Souviens-toi de tes serviteurs, …ne regarde pas l’endurcissement de ce peuple, ni sa méchanceté, ni son péché. » (supplication de Moïse) (office des lectures ce jour)

  9. Insulter le Pape ne vous rendra pas meilleur …
    « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque a de la haine contre son frère est un meurtrier, et vous savez que pas un meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui. » 1 Jean 3, 14-15

    Le seul qui semble à son aise dans cette histoire c’est le démon : les uns insultent les autres et réciproquement, certains vont sûrement renoncer à toute forme de bénédiction par crainte d’ être hors de la foi véritable d’autres vont au contraire bénir à tout vent en ayant que faire du sens réel d’une bénédiction….d’autres encore vont bénir tout en maudissant dans leur cœur, ha il a de quoi être content le démon !

    Les frangins ?! … bénir ce n’est pas plutôt laisser l’Amour de Dieu traverser notre cœur pour rejoindre l’autre ?! … aimer Dieu à travers le cœur de l’autre à la suite de Jésus ?!… N’est ce pas le premier geste que l’on fait à un nouveau né pour permettre à Jésus de prendre toute la place dans son coeur ?! … et le dernier geste qui prépare le mourant à la Grande Rencontre ?!.. Ne nous fourvoyons pas, c’est bien « la bénédiction » en elle-même qui est attaquée de toutes parts comme La Vie est attaquée, n’en rajoutons pas en remettant en question l’Amour de Dieu qui veut nous sauver et en renonçant à nous aimer les uns les autres.

  10. (1) Le pape François aurait fait un modèle de personnage pour la Comédie Humaine de Balzac.
    (2) En réponse à Ph.M. je ne suis pas sûr que le schisme ne soit justement le souhait le plus cher du pape François. Facile de faire son rit dans sa chapelle. Mais la gloire de Dieu ne nécessite-t-elle pas de réoccuper les lieux de culte importants, comme cela se passe (rarement) dans certains diocèses, plutôt que d’être marginalisé dans une micro-Eglise ingérable.
    (3) Les diocèses ont trop souvent tendance à vendre des biens ecclésiastiques ou monastiques tombés en déshérence, plutôt que de les rentabiliser comme ferait « un bon père de famille » soucieux de transmettre son patrimoine à ses héritiers (à savoir les catholiques pratiquants à venir) pour dégager des bénéfices (l’argent si nécessaire et que l’on quête régulièrement). La rentabilisation des monastères, séminaires etc.. souvent situés en plein centre ville ,serait souvent facile à opérer à condition d’anticiper les problèmes de modernisation des locaux en appartements modernes, cités pour étudiants etc… Toute cette entreprise immobilière paraît faisable, puisque des sociétés privées sont capables de telles initiatives . N’Y a-t-il pas du côté des gestionnaires des finances diocésaines ou associations cultuelles un manque d’imagination ou de courage ?

  11. Merci de ce texte. Je voudrai néanmoins attirer votre attention sur les points suivants:
    Avec Traditionis Custodes, le pape François s’était attaqué à l’eucharistie. La situation est en effet quasi biblique, se rapportant par analogie à Caïn et Abel. Caïn offre à Dieu « le fruit de la terre et du travail des hommes ». Abel offre « L’Agneau premier né » (les agneaux dans la Genèse). Le sacrifice de Caïn n’est pas agréé par Dieu, tandis que celui d’Abel l’est. En l’occurence, en matière liturgique, le rit réformé conduit à une forme de déshérence collective, tandis que le rit grégorien est fécond et suscite des vocations. En conséquence Caïn tue Abel…
    Avec Fiducia Supplicans le pape François met cette fois-ci directement à mal la confession.
    Ainsi du point de vue du laïc, j’ai dorénavant le choix entre deux « guichets », le guichet confessionnal avec l’effort de contrition qui s’y rattache et le guichet bénédiction qui normalise officiellement mon status quo sans effort. Lequel est le moins exigeant? Répondez à la question par vous-même et vous avez la solution.
    Du point de vue du prêtre, comment puis-je concilier la reconnaissance objective du péché et de la nécessité de son pardon dans le sacrement avec le fait de poser un acte public de bienveillance se rapportant un état de vie compliqué, en contradiction avec l’accès au salut. Cet « en même temps » paradoxal n’est pas tenable et amènera chaque prêtre à choisir durablement soit l’un soit l’autre.

    Il y a fort à parier que dans le monde occidental, FS conduira donc à une marginalisation quasi totale d’un sacrement de confession déjà moribond.

    Une fois tout ceci entré dans les moeurs, c’est le sacerdoce qui disparait sans bruit. Bravo pape François pour ces coups de maitre, l’air de rien.

  12. Merci de ce texte. Je voudrai néanmoins attirer votre attention sur les points suivants:
    Avec Traditionis Custodes, le pape François s’était attaqué à l’eucharistie. La situation est en effet quasi biblique, se rapportant par analogie à Caïn et Abel. Caïn offre à Dieu « le fruit de la terre et du travail des hommes ». Abel offre « L’Agneau premier né » (les agneaux dans la Genèse). Le sacrifice de Caïn n’est pas agréé par Dieu, tandis que celui d’Abel l’est. En l’occurence, en matière liturgique, le rit réformé conduit à une forme de déshérence collective, tandis que le rit grégorien est fécond et suscite des vocations. En conséquence Caïn tue Abel…
    Avec Fiducia Supplicans le pape François met cette fois-ci directement à mal la confession.
    Ainsi du point de vue du laïc, j’ai dorénavant le choix entre deux « guichets », le guichet confessionnal avec l’effort de contrition qui s’y rattache et le guichet bénédiction qui normalise officiellement mon status quo sans effort. Lequel est le moins exigeant? Répondez à la question par vous-même et vous avez la solution.
    Du point de vue du prêtre, comment puis-je concilier la reconnaissance objective du péché et de la nécessité de son pardon dans le sacrement avec le fait de poser un acte public de bienveillance se rapportant un état de vie compliqué, en contradiction avec l’accès au salut. Cet « en même temps » paradoxal n’est pas tenable et amènera chaque prêtre à choisir durablement soit l’un soit l’autre.

    Il y a fort à parier que dans le monde occidental, FS conduira donc à une marginalisation quasi totale d’un sacrement de confession déjà moribond.

    Une fois tout ceci entré dans les moeurs, c’est le sacerdoce qui disparait sans bruit. Bravo pape François pour ces coups de maitre, l’air de rien.

  13. « Enfin on peut s’interroger sur la nature du message envoyé aux personnes qui s’efforcent de vivre leurs tendances homosexuelles dans la chasteté ou de rester intégralement fidèles à leur unique conjoint dans le respect des saintes lois du mariage »
    Merci pour cette pensée, que je n’ai jamais entendu dans la bouche d’un clerc. Oui, il est difficile, très difficile de tenter d’être fidèle a quelque chose qu’en pratique, l’Eglise piétine de multiple manières : priorité aux divorcés pour enseigner ou accompagner les personnes divorcées, promotion du remariage, dénigrement de la fidélité, tordre le texte des Evangiles sur le mariage, absence TOTALE d’encouragement, et maintenant cette lettre de François ! Être fidèle envers et contre tout passe encore, mais contre l’Eglise !! La tentation de tout jeter est forte.

  14. Dans son article M Maugendre fait une allusion à Paul VI et à son encyclique Humanae Vitae qui avait été traumatisé par les réactions qui s’en étaient suivies. Ce traumatisme n’empêchait pas Paul VI d’imposer un an plus tard à toute l’Eglise la nouvelle messe protestantisée de manière dictatoriale et tyrannique. Paul VI n’était pas traumatisé pour interdire (illégalement) la vraie messe qu’il détestait.
    Quelques années plus tard le même Paul VI de sinistre mémoire se déchainait contre Mgr Lefebvre et la Fraternité St Pie X.
    Durant toutes ces années de ce sombre pontificat Paul VI laissait se propager toutes les hérésies sans réagir.
    Quand on voit toute la destruction de la foi catholique opérée par Paul VI j’ai du mal à croire qu’il était aussi traumatisé que vous le dites.
    On sait ou allaient les vraies sympathies de Paul VI .

  15. Tout-à-fait d’accord ! J’ai fait également une réponse en ce sens (en attente de validation) : bien sûr, c’est l’Enfer au bout du chemin…Le Diable est Malin, rappelons le ! Merci. Ph.M

  16. Ce texte est tout simplement une horreur !!!
    Bénir le péché impur contre nature et l’adultère (pour les couples homme femme) est satanique et est le chemin de l’Enfer.
    Les conservateurs ont longtemps essayé de nous faire croire que le concile Vatican II « était bon mais mal interprété » ce qui est faux . On va sans doute nous dire la même chose pour ce texte « fiducia supplicans » : c’est un bon texte mais mal interprété.
    La réalité est que ce texte diabolique n’a aucun besoin d’interprétation : c’est un texte qui conduit les âmes en Enfer et qui est bon à être jeté aux ordures.

  17. Oui le Pape est fou et dangereux ; il paraît que ce n’est pas possible, mais il faudrait un schisme ! Mieux vaut une Église petite, simple, fidèle et traditionnelle qu’une espèce d’ONG caritative, molle et transgenre…
    Ce Pape est un fossoyeur : il faut le dire et le claironner !
    Personnellement, mieux valent les Fraternités (St Pie X,…) et les Monastères : là on y trouve la vraie foi et le vrai visage du Christ et de Dieu : on croit, point ! Sans révélation, sans transcendance, sans mystères,…qu’est-ce que la Foi ?
    Cessons là et brisons les chaînes : il y a bien eu le Schisme du Filoque et la séparation Orient-Occident (à ce propos, l’Église d’Orient est peut-être plus « traditionnelle » que celle d’Occident de nos jours, dénaturée…).
    Je me rappelle personnellement les messes en latin, les sermons, les chants, la Beauté..(années 60) > au moins, c’était éminemment respectable…depuis…on descend…jusqu’où ? Bien évidemment aux Enfers, là où tout le mal se loge et se cache…et se tapit. Le Diable existe ! Il faut le rappeler ! Il attend l’Homme et se pare de ts les déguisements : de nos jours, idéologies folles etc sont son oeuvre.
    Au secours ! Sauvez-nous !
    Bon courage à RC et merci.
    Ph.M

    1. Le pape François s’efforce de suivre Jésus, de laisser Jésus prendre corps dans sa propre vie, alors forcément, nous pouvons trouver des similitudes entre les perceptions que le monde avait de Jésus et celles que le monde a actuellement du Pape.

      En voici un exemple :
       » je donne ma vie pour mes brebis. J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos : celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur.
      Voici pourquoi le Père m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne peut me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, j’ai aussi le pouvoir de la recevoir de nouveau : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

      De nouveau les Juifs se divisèrent à cause de ces paroles.
      Beaucoup d’entre eux disaient : « Il a un démon, il délire. Pourquoi l’écoutez-vous ? »
      D’autres disaient : « Ces paroles ne sont pas celles d’un possédé…
      Un démon pourrait-il ouvrir les yeux des aveugles ? »

      Alors arriva la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem. C’était l’hiver.  » (Jean 10, 15-22)

      Au sujet de la même perception on peut aussi lire l’Évangile d’aujourd’hui, le chapitre 3 de saint Marc : « C’en est fini de Satan ».

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